Matthias Rarebell

Les Rarebell quittèrent Berlin Ouest en 1989 après la chute du Mur, emmenant le petit Matthias avec eux, dans le ventre bien rond de sa mère. Pensant que leur retour dans leur pays natal, vers les Etats-Unis leur fournirait un nouveau départ, ils décidèrent d’élever leur tout jeune fils sur le continent qui les avait vu naitre. Matthias aurait néanmoins été aussi heureux de naître en Europe, voire plus, puisqu’à peine arrivé, le couple Rarebell se fit assassiner par des cambrioleurs qui, par chance -si ce vocabulaire est permis dans cette situation-, ne volèrent rien car ils s’étaient trompé de maison. Matthias, né à peine quelques mois auparavant, dormant paisiblement dans son berceau à ce moment, perdit donc tragiquement ses parents qui lui préparaient un avenir radieux. Matthias fut envoyé par la suite dans un orphelinat où un de ses amis lui apprit à jouer de la guitare. Il avait beau ne pas être un virtuose, il apprit vite. Il avait comprit que la musique n’était pas qu’une série de notes, mais une foultitude d’émotions. C’est pourquoi il apprécia particulièrement le blues qui lui permettait d’exprimer sa détresse, sa peine, ce trou dans sa vie. Matthias grandit avec sa musique, sa détresse, et son meilleur ami jusqu’au jour où, sortant d’un bar après un concert, les deux jeunes gens se firent agresser par un gang. Matthias vit son ami mourir, c’est ainsi qu’il se transforma pour la première fois : autant physiquement que psychologiquement, son corps d’humain changea de la même manière que son désespoir se transformait en haine… Le narrateur préfère ne pas raconter plus en détail cette scène, notamment ce qui advint des malfrats, pour question d’éthique. Tout ce qu’il se permettra de dire, c’est qu’aucun n’en réchappa. Matthias commença alors à changer durablement : il garda cette haine en lui. Son style de musique se modifia progressivement, il ne chantait plus son désespoir mais hurlait cette haine, s’exprimant à travers un style qu’il n’avait pas eu le loisir de découvrir à l’orphelinat avec son ami, le métal. Il décida de vivre de cette rage, trouva des musiciens, un public ; et chaque soir, après chaque concert, Matthias se ballade dans les rues de New York, admirant les lumières de la ville qui colorent les nuages, humant le doux parfum des pots d’échappement, sentant la douce caresse de l’air glacé sur sa peau, écoutant la mélodie lointaine des embouteillages, rodant dans les petites ruelles de la grande citée, dans l’attente d’un peu de chair, coupable ou innocente, afin de tarir cette soif qui le ronge, ce besoin inexplicable de tuer.

Matthias a très peu d’amis, et l’un des seuls qu’il n’ait jamais eu se fit tuer sous ses yeux. Ajoutant cela à son mal être naturel, il a décidé de lui-même de se lier au moins de personnes possible. Il refuse l’amour, pensant que cela est quelque chose de dangereux. La seule famille qu’il pourrait avoir ignore sans doute jusqu'à son existence. Autant dire, simplement, que Matthias est seul et que ca l’arrange d’autant plus qu’il n’a pas le choix ; c’est un « loup solitaire », ce qui correspond bien à son petit problème de pilosité.

Matthias est un jeune homme blanc de peau, blond/brun de cheveux, qui porte une petite moustache, semblable à celle qu’il a vu sur les photographies de son père, auquel il ressemble beaucoup. Il aime la porter, il trouve que ca fait très « années 80 », les débuts du métal. Matthias mesure environ 1m50 assis, soit 1m79,65 debout. Il est assez maigre et peu large d’épaules, presque plus musclé une fois transformé. Il n’est pas quelqu’un que l’on pourrait croire violent malgré sa tenue de scène qu’il porte en permanence un rien extravagante. Cette tenue comporte en outre un tatouage en forme de tête de loup.

Matthias est un loup assez léger pour sa taille : 65kg, pour 1,73m de long, dont une queue de 26 cm, et 82 cm au garrot. Il a un pelage de couleur gris sale, parfois taché d’un rouge profond, dû au sang de ses victimes. Etrangement son tatouage ressort sur son pelage. Aussi a-t-il une tête de loup sur l’épaule de la patte avant gauche, au niveau de l’omoplate, en poils noirs. Ses piercings persistent également sur son oreille gauche.

Matthias quitta le rouge bâtiment du 1564 Remsen Avenue, guitare sur le dos, afin de se rendre à un concert sur Linden Boulevard. Cette maison de brique est divisée en deux parties habitables, celle de droite appartenant à Matthias et l’autre vide, dans l’attente d’un possesseur. Une bonne demi-heure de marche s’annonçait pour Matthias, qui ne refusait jamais l’économie d’un ticket de bus. Le métier de musicien était passionnant, mais très peu rentable sans le succès. Matthias s’était donc privé d’une voiture qui lui aurait été trop coûteuse, et préférait marcher sur les courts trajets. Trêve de divagations, Matthias entama sa randonnée en longeant Remsen avenue sur toute sa longueur, admirant tous ces bâtiments, délabrés ou au contraire entretenus avec grand soin. Il tourna à Ditmas Avenue pour prendre un raccourci. Continuant jusqu’à bifurquer sur la 95ème rue, il se dit que le quartier étant vide à cette heure, et qu’il pourrait tester ses capacités à la course sans être vu. C’était sans compter sur l’apparition d’un hunter, le premier qu’il n’ait jamais vu, qui lui permit sans doute de battre tous ses records de vitesse. Matthias courait quand le hunter jaillit devant lui, tel un diable sortant de sa boite, pointant son canon vers lui. Matthias vécut la scène presque au ralenti : à l’instant où le hunter le pointa, deux possibilités s’offraient à lui. Bondir et tuer, se retourner et s’enfuir. Malgré sa folie meurtrière, Matthias était quelqu’un d’assez sage pour savoir qu’un meurtre n’est pas facile à dissimuler, ni un corps à faire disparaître, ni des tâches de sang sur le trottoir… Lorsque Matthias sortit de ses réflexions, il vit le hunter qui commençait à presser la détente, eut tout juste le temps de bondir, d’esquiver, de faire demi-tour et de partir en courant, tournant à gauche pour éviter le cul-de-sac de la 95ème. Dans sa précipitation, Matthias avait perdu sa guitare. Le temps de se transformer à nouveau en humain, quelqu’un avait saisi l’opportunité, la poignée de la housse. Ce n’était pas sa guitare préférée, mais elle lui avait coûté beaucoup. Il dût repartir chez lui, afin d’en prendre une autre, et eut tout le loisir de méditer sur l’attaque qu’il avait subi, assis, dans le bus

La photo que j’ai utilisé date des années 80. Ce cher Rudolf avait donc 30 ans de moins. Cela te parait-il plus plausible ainsi ? Certes, il reste tout de même un écart d’une dizaine d’années, je te l’accorde. Pour trouver une photo plus ancienne, il faut prendre le risque de chercher dans le noir et blanc ou la mauvaise qualité (disons pire qualité, simplement). Si cela est aussi important, restons sereins, je trouverais un autre avatar. La présence d’une guitare sur la photo est-elle
prohibée ?
Je ne puis changer mon âge, car je me suis basé sur des éléments
historiques pour mon histoire. Le tout ne serait plus cohérent. Bonne idée tout
de même. Merci.